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Les dalles à rides de la Pointe du Gouin à Camaret.

Publié le par DL

Quand on se promène entre la plage du Corréjou et la Pointe du Grand Gouin à Camaret (Finistère), un spectacle géologique étonnant s'offre à nous. Septembre 2020.

Localisation des dalles à rides de la Pointe du Grand Gouin. Source: geoportail.gouv.fr

Le site vu de la plage du Corréjou.

En partant de la plage du Corréjou, on rencontre tout d'abord une masse de galets enrobés dans un agglomérat présentant des traces rougeâtres attestant la présence d'oxyde de fer. 

C'est le reste d'une ancienne plage âgée de 125.000 ans, à une époque où le niveau marin était plus élevé.

On trouve ensuite des roches bleues-noires au pied de la falaise. Leur surface est usée là où l'érosion marine a produit son effet, et elles présentent un feuilletage très net dans les secteurs plus abrités.

Ici, la roche est usée par le frottement des galets brassés par la mer.

Ici, on distingue nettement le feuilletage de cette roche bleue-noire.

Ces roches sont des schistes de Postolonnec, formés à partir de vases déposées il y a 465 millions d'années et métamorphisées par la suite. 

On arrive alors à la falaise de la Pointe du Grand Gouin proprement dite, qui présente la formation rocheuse la plus spectaculaire.

En effet, à cet endroit, la paroi montre une surface ondulée qui fait penser à des vaguelettes.

La roche qui constitue cette falaise est un grès quartzitique, le grès armoricain. C'est une roche sédimentaire âgée de 475 millions d'années, donc plus ancienne que les schistes de Postolonnec. Ce grès s'est formé par l'agglomération de grains de sable sous l'effet de divers processus physico-chimiques intervenus à faible profondeur et dans des conditions de pression et de température peu élevées: compaction, déshydratation, dissolution, cimentation.

Ce que ce grès a de particulier à cet endroit, c'est qu'il présente ces ondulations. Ce sont des rides de sable, ou «ripple-marks» pour les géologues, qui se sont formées sous l'action de la houle sur une plage.

Ce que nous voyons est donc une plage de sable fossilisée. Comment s'est-elle trouvée dans cette position, avec ce pendage de près de 45° ?

Il y a environ 475 millions d'années, une plage de sable bordait une mer peu profonde. La houle y avait formé des rides comme on en voit aujourd'hui encore sur nos plages.

Rides de sable, de nos jours, sur la plage du Corréjou à Camaret.

Schéma en coupe de la "plage du Grand Gouin", avec ses rides de sable, il y a 475.000.000 ans.

Au cours des dix millions d'années qui suivent, tandis que se met en place le processus de transformation du sable en grès, des vases argileuses se déposent au-dessus de l'ancienne plage.

La transformation du sable en grès a commencé.

A leur tour, les différentes couches de vase se métamorphisent en schistes. 

Sous l'effet d'énormes pressions dues aux mouvements tectoniques (rencontre des plaques continentales), les formations de grès et de schistes se redressent.

Les schistes qui recouvraient le grès armoricain de la Pointe du Grand Gouin s'effondrent et dégagent la surface de celui-ci, mettant au jour la plage fossilisée et ses rides de sable. A leur pied, une nouvelle plage de sable se forme, la plage du Corréjou.

Liens:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Grès_(géologie)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Schiste

Rides de sable actuelles et fossiles

https://www.comcom-crozon.com/wp-content/uploads/2018/07/article-PointeduGouinSEPTENTRION-avril2016.pdf

https://www.comcom-crozon.com/wp-content/uploads/2018/12/Fiche_Pte-du-Gouin-Corréjou.pdf

http://avg85.fr/wp-content/uploads/2014/06/2011.06.AVG_.CR_.Crozon-1.pdf

 

Publié dans Géologie hydrologie

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Zygènes du trèfle à Beuzec-Cap-Sizun

Publié le par DL

Des zygènes du trèfle ou zygènes des prés (Zygaena trifolii) butinent le long du sentier côtier à Beuzec-Cap-Sizun (Finistère). Mai 2020.

En l'occurrence, elles ne butinent pas des fleurs de trèfle, mais des fleurs d'herbe à midi (Jasione montana littoralis)

Par simplification, ces spécimens aux ailes supérieures marquées de 5 taches rouges ont ici été appelés zygènes du trèfle ou des prés, mais parmi la centaine d'espèces que compte la famille des Zygaenidae, d'autres espèces présentent cette caractéristique: la zygène du chèvrefeuille (Zygaena lonicerae), et la zygène de la filipendule (Zygaena filipendulae).

Liens:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zygène

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zygène_du_trèfle

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zygène_du_chèvrefeuille

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zygène de la filipendule

Atlas de la répartition provisoire des zygènes de Bretagne 2020

Publié dans Faune littorale

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Accroche-poisson sur la plage de Tréguennec

Publié le par DL

Cet objet, trouvé échoué sur la plage de Tréguennec (Finistère), m'a longtemps intrigué. Septembre 2019.

En plastique et long de 15 centimètres, j'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'une aiguille pour réparer les filets de pêche. Mais à la réflexion, ça ne m'a pas paru adapté, et vérification faite, les aiguilles à ramender ressemblent un peu aux navettes de tisserands et comportent une réserve de fil. 

Aiguilles à ramender les filets de pêche.

L'objet trouvé à Tréguennec présente en son milieu une perforation dans laquelle passe une cordelette.

On m'a suggéré que cela servait à accrocher un appât dans un casier à crustacés. On m'a même affirmé que c'était le couteau de Rahan, "le fils des âges farouches". 

Le couteau et le collier de Rahan.

Mais non, ça ne peut être ni l'un ni l'autre. Enfin, plusieurs interlocuteurs m'ont parlé d'accroche-poisson. C'est un système qui permet à ceux qui font de la chasse sous-marine, de réunir et garder les proies qu'ils ont capturées en passant l'aiguille ou stylet dans leurs ouïes. Aujourd'hui, le stylet des accroche-poisson qu'on trouve dans le commerce est en acier inoxydable avec un câble en matière synthétique.

Accroche-poisson vendu par Cabesto.

Même si son stylet est en matière plastique, l'accroche-poisson trouvé à Tréguennec est d'une facture sans doute plus ancienne. Son cordon est en fibre tressée.

 

Publié dans Laisses de mer

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Hécatombe de grandes natices à Crozon

Publié le par DL

La plage de Kersiguénou en C rozon (Finistère)  est jonchée de centaines de coquilles de grandes natices (Euspira catena), aussi appelées natices porte-chaîne. 2 septembre 2020.

Il est assez rare de trouver sur le sable des plages des coquilles de grandes natices, alors qu'il est fréquent de rencontrer des coquilles de leurs victimes, porteuses d'une perforation caractéristique. 

Pour trouver autant de coquilles de grandes natices, il faut qu'un événement exceptionnel soit survenu. Peut-être une épidémie.

Liens:

https://doris.ffessm.fr/Especes/Euspira-catena-Natice-porte-chaine-1471

https://www.mer-littoral.org/14/euspira-catena.php

http://souslesmers.free.fr/f.php?e=2370

Publié dans Laisses de mer

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Betterave maritime à Plouhinec

Publié le par DL

Dans la lande qui domine les falaises entre les plages de Mesperleuc et Gwendrez en Plouhinec (Finistère), des pieds de betterave maritime (Beta vulgaris subsp. maritima) se sont implantés. Juin 2020.

A cette époque de l'année, ce sont leurs inflorescences s'étalant en buissons spectaculaires qui les font remarquer.

Appelée aussi bette maritime, betterave sauvage ou poirée, elle pourrait être l'ancêtre de toutes les betteraves aujourd'hui cultivées et comestibles.

Les feuilles inférieures sont cachées sous le buissonnement floral, mais on aperçoit les feuilles des tiges (ou caulinaires), de forme ovale ou lancéolée.

Sur les épis ramifiés, les fleurs sont petites et vertes ou rosâtres.

Liens:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bette_maritime

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/132119

http://monerbier.canalblog.com/archives/2019/09/17/37621713.html

https://biologie-enligne.univ-lille.fr/cotes/co/presales_05.html

Publié dans Flore littorale

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