A Kernod, sur la côte d'Audierne-Esquibien (Finistère), le granite qui se trouve au niveau du balancement des marées présente des traces particulières d'altération. Août 2019.
Ce granite est ce que les géologues appellent le "Leucogranite à muscovite et biotite de la pointe du Raz-Quimper". Il s'est formé par le lent refroidissement, en profondeur, de masses de magma. Sous l'effet des mouvements de l'écorce terrestre, le granite s'est fissuré. Ces fissures, ou diaclases, ont facilité des phénomènes d'érosion qui ont eux-mêmes agrandi ces fissures (1).
Carte géologique de la France au 1/50.000 du BRGM. Feuille de Pont-Croix. Détail. Source: geoportail.gouv.fr
Les roches dont il est question ici sont touchées par la mer à chaque marée haute. Elles subissent donc l'érosion mécanique des vagues et des chocs des galets que celles-ci brassent. La salinité de l'eau de mer contribue sans doute aussi au phénomène.
La roche paraît usée par couches concentriques, en "pelures d'oignon" dont certaines présentent une teinte "rouille".
La feuille de Wikipédia consacrée au granite nous dit (2):
«L'altération périphérique du granite selon une série d'écailles concentriques en pelures d'oignon conduit, en climat tempéré, à la formation de blocs et de boules de granites puis d'un chaos granitique au pied duquel on observe une arène granitique.
Dans un granite faiblement altéré, le fer de la biotite précipite en hydroxyde de fer FeO(OH)x (minéraux de limonite ou goethite) qui forme des auréoles de couleur rouille autour de ces minéraux, les autres minéraux paraissant sains.»
A Tréogat (Finistère), un canard vit ses derniers instants sur le cordon de galets qui borde l'étang de Kergalan. Janvier 2024.
C'est un canard chipeau mâle (Mareca strepera, anciennement Anas strepera) qui se distingue de la femelle notamment par la couleur noire de son bec.
Blessé, il a sans doute été déposé sur cette touffe végétale par un promeneur bienveillant. A notre arrivée, il bouge encore et tente de redresser sa tête (voir la vidéo qui suit), et nous le retrouvons mort quelques instant plus tard (photos).
La présence de cette espèce à cet endroit est due à la proximité de l'étang d'eau douce de Kergalan où elle se nourrit essentiellement de végétaux.
Un baril gît sur l'estran entre la plage de Kersiny et celle de Mesperleuc en Plouhinec (Finistère). Septembre 2019.
Au sommet de ce baril très abîmé, on peut déchiffrer le sigle SMPEP.
SMPEP signifie "Shipboard Marine Pollution Emergency Plan", c'est-à-dire "Plan d'urgence à bord des navires en cas de pollution marine". En l'occurrence, il s'agit de pollution par des substances liquides nocives ou des produits chimiques.
En fait, ce plan, défini par la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (ou MARPOL), détaille les procédures à mettre en œuvre en cas de déversement accidentel en mer de produits chimiques.
Un plan similaire, appelé "Shipboard Oil Pollution Emergency Plan" (SOPEP) ou "Plan d'urgence à bord des navires contre la pollution par les hydrocarbures" existe pour les pollutions pétrolières.
Tout navire de plus de 150 tonneaux de jauge brute, transportant des substances nocives en vrac, est tenu de détenir à son bord un SMPEP ou "Plan d'urgence à bord des navires en cas de pollution marine" avec ses équipements et de s'y conformer en cas de déversement accidentel de ces produits.
Sur la photo qui suit, on voit un baril de ce type dans lequel un membre d'équipage semble déposer un produit à l'aide d'une pelle.
Source: https://training.mariner.com.hr/sopep-smpep-familiarization/ tous droits réservés
Il faut espérer que le baril échoué sur la côte de Plouhinec a été perdu par un navire alors qu'il était vide. S'il avait servi à récupérer et stocker des produits chimiques quand il a été perdu, il est à redouter que la pollution ait bien eu lieu, compte tenu de son état très dégradé.