A Kerbinigou en Tréogat (Finistère), des touffes d'Iris des marais (Iris pseudacorus) nous offrent le spectacle de leurs fleurs jaune vif au bord du canal qui relie l'étang de Trunvel à celui de Kergalan. Mai 2022.
Egalement appelé Iris faux acore ou simplement Iris jaune, l'Iris des marais pousse dans des lieux humides et peut avoir le pied, constitué d'un rhizome, totalement immergé.
L'Iris des marais aime les milieux riches en nutriments tels que nitrates et phosphates. En les absorbant, il a un effet dépolluant. C'est pourquoi il est parfois utilisé dans les systèmes de lagunage.
L'Iris des marais fleurit d'avril à juillet. Il se reproduit par ses fruits qui peuvent flotter pendant un an avant de germer, et par ses rhizomes. Ceux-ci, riches en tanins, peuvent être utilisés pour le tannage.
Jadis inclus dans la pharmacopée traditionnelle, l'Iris des marais n'est plus utilisé en raison de sa toxicité.
Près de l'anse de Porz Tarz en Primelin (Finistère), un papillon Machaon (Papilio machaon) profite du soleil de cette fin d'été. Septembre 2020.
Papillon très commun, le Machaon est encore appelé porte-queue, grand porte-queue ou grand carottier.
Les carottes sauvages ou cultivées figurent parmi les plantes nourricières favorites de sa chenille, avec le fenouil, l'aneth et le persil.
Ses ailes, comme celles de tous les papillons, sont couvertes d'écailles de diverses couleurs qui dessinent des motifs précis servant à communiquer avec d'autres Machaons et avec d'autres espèces.
Le Machaon vole et se reproduit de mars à septembre. Deux générations peuvent se succéder au cours de cette période.
Il se nourrit en butinant de nombreuses espèces de fleurs.
A Plozévet, sur l'estran, au niveau du coude à angle droit que fait la rue du Menhir entre Gorréquer et Kerrest, on peut voir, côte à côte, deux massifs rocheux d'aspects radicalement différents.
Le site vu depuis la microfalaise qui domine l'estran. A gauche de ce cliché, une roche sombre, à droite, une roche claire.
Le même site vu depuis l'estran. A gauche, la roche claire, à droite, la roche sombre.
Cerclée de rouge, la localisation du site. Carte topographique I.G.N. Source: geoportail.gouv.fr
D'après les travaux de l'association "Histoire et patrimoine de Plozévet" sur les microtoponymes de la côte (1), cet endroit est appelé "ar c'herreg melen" (les rochers jaunes) (repris par Gilles Goyat dans "Plozévet: la terre et les hommes"; Skol Vreizh. 2022)
Ces massifs rocheux sont non seulement d'aspects différents, mais aussi de natures différentes.
La roche claire est vraisemblablement ce que les géologues appellent un orthogneiss, c'est-à-dire une roche métamorphique d'origine magmatique (Notice explicative de la Carte géologique de la France à 1/50.000, feuille de Pont-Croix. 1987), aussi identifiée comme leucogranite, datant de 340 millions d'années ± 10 millions d'années. (Notice géologique de la Carte géologique harmonisée du département du Finistère. 2008)
La roche sombre est vraisemblablement ce que les géologues appellent un micaschiste, c'est-à-dire une roche métamorphique d'origine sédimentaire (anciens sédiments ayant subi des transformations physiques et chimiques sous l'effet de fortes températures et pressions), datant de l'Ordovicien (de - 488 à -444 millions d'années).
La roche sombre (micaschiste) est donc plus ancienne que la roche claire (leucogranite). Cette dernière (roche intrusive), sous l'effet de la pression et en raison de sa moindre densité, s'est en quelque sorte injectée à l'état fluide dans des failles d'un massif de micaschiste préexistant (roche encaissante) lors de collision de plaques continentales.
Ces identifications sont données sous toute réserve: on est là à la limite de ce qu'un béotien tel que moi peut comprendre du sabir employé en géologie.
Dans leur article "Le relief et les sols de Plozévet", paru en 1967 dans la Revue de géographie de Lyon, Pierre et Monik Le Rhun situent à cet endroit de l'estran des « ... traînées d'amphibolite, roches plus résistantes [que les micaschistes] et qui accidentent l'estran d'une multitude de petites crêtes parallèles orientées Est-Ouest. A l'Ouest ces bancs rocheux s'enfoncent sous la mer, tandis qu'à l'Est ils forment dans la falaise des arêtes inclinées.» (2).
Alors, orthogneiss, leucogranite ou amphibolite ?
Extraits de la carte "Topographie et géologie de la commune de Plozévet" tirée de l'article "Le relief et les sols de Plozévet" de Pierre et Monik Le Rhun. Revue de géographie de Lyon. 1967. Tous droits réservés.
La carte géologique de la France au 1/50.000 - feuille de Pont-Croix (1987), confirme cette identification d'amphibolites.
Sur l'extrait de cette carte qui suit, les formations d'amphibolites, mises en évidence par des flèches jaunes, sont notées δ11a, et celle qui se trouve au droit de Kerrest, la plus proche de notre site, est notée fδ11a.
Extrait de la carte géologique de la France à 1/50.000. Feuille de Pont-Croix. 1987. Source: geoportail.gouv.fr
La notice explicative nous dit ceci:
Sauf à être géologue, on n'est pas plus avancé !
Enfin, la Carte géologique harmonisée du département du Finistère (2008) identifie sous le code légende 203 des micaschistes (métagreywackes) amphibolites interstratifiées dans des micaschistes, gneiss fins.
(Les formations notées 2 sur cette carte, ne sont que la grève, le cordon de galets, blocs et galets marins des estrans)
Vous comprenez mieux ? Moi non plus !
Détail de la Carte géologique harmonisée du département du Finistère (2008). Source: https://infoterre.brgm.fr/
En conclusion, retenons seulement que ce point précis de la côte de Plozévet nous offre l'image (spectaculaire ?) du contact entre deux formations rocheuses de natures différentes, vraisemblablement nées à plus de 100 millions d'années d'écart.
Sur la plage qui se trouve devant l'étang de Kergalan en Plovan (Finistère), la mer dépose des organismes translucides qui font penser, de loin, à des débris de méduses comme il est fréquent d'en trouver. Mai 2022.
Ce qui intrigue, dans un premier temps, c'est que ces "supposés débris" ont tous plus ou moins la même forme de fuseau, ce qui serait très surprenant, s'il s'agissait de restes de méduses.
A y regarder de plus près, on découvre un autre point commun: ces organismes présentent tous une espèce de petit noyau de couleur jaune-orangée à l'intérieur de la masse translucide et près d'une extrémité.
Cerclé de jaune, un noyau.
Détail du cliché précédent.
Si ce n'est par leur forme, ces organismes en rappellent d'autres, rencontrés en quantité non loin de là, sur la plage de Tréguennec (1), des salpes (Soestia zonaria).
Il s'agit en effet d'une autre espèce, les salpes fusiformes ou fuselées (Salpa fusiformis).
Toutefois, si leur forme diffère, les salpes fuselées ont, comme Soestia zonaria, deux phases de vie et de reproduction: une phase individuelle et solitaire (oozoïde) et une phase dans laquelle les individus coloniaux sont agrégés en chaîne double (blastozoïdes).
Les spécimens trouvés sur la plage de Kergalan, solitaires, sont des oozoïdes.
Ces animaux, eux-mêmes planctoniques, se nourrissent de nano et micro plancton qu'ils absorbent en produisant, par contractions, un courant d'eau jusqu'à un siphon buccal.
Les salpes fuselées sont elles-mêmes les proies de poissons, tortues et méduses.
Le noyau jaune-orangé, appelé nucléus, est constitué de l'estomac, de l'intestin et des gonades mâles.
Sur la plage de Tréguennec (Finistère), des valves de couteaux (ici Solen marginatus), échouées sur le sable, portent des pontes de nasses réticulées (Tritia reticulata). Avril 2022.
Coquille de nasse réticulée.
Une fois fécondée par une nasse mâle, la nasse femelle va pondre une centaine de capsules contenant chacune des centaines d'œufs sur un support solide.
A Tréguennec, le fond où vivent les nasses réticulées étant essentiellement sableux, elles pondent sur les supports solides que le hasard met à leur disposition, en l'occurrence des coquilles (ou valves) de couteaux.
Chacune de ces capsules contient des centaines d'œufs.
On trouve fréquemment des pontes de nasses réticulées sur les collerettes de ponte des natices porte-chaîne (Euspira catena) (*)