En se retirant, la mer a déposé les restes plus ou moins complets de plusieurs espèces de méduses sur le sable de cette plage de Tréguennec (Finistère). Mai 2017.
Méduses de Lamarck (Cyanea lamarcki)
Rizhostome (Rizhostoma octopus) ou poumon de mer ou méduse chou-fleur.
Des cormorans (Phalacrocoracidae) sèchent au vent à Karreg Léon et Roz Lezarouan en Plouhinec (Finistère). Mars 2020.
Les ailes écartées dans une attitude typique de leur espèce, ils offrent leur plumage au vent pour le sécher. C'est que, contrairement à d'autres oiseaux marins, leur plumage n'est pas parfaitement étanche.
Ce n'est qu'un paradoxe apparent. Cette particularité leur permet de dépenser moins d'énergie pour plonger et chasser les proies dont ils se nourrissent, car moins d'air est emmagasiné dans leur plumage que chez les autres oiseaux aquatiques, les rendant ainsi plus lourds. C'est aussi pourquoi ils nagent en surface avec le corps immergé, ne laissant dépasser de l'eau que leur long cou et leur tête.
En outre, sécher leur plumage au vent leur permettrait une meilleure thermorégulation et faciliterait leur digestion.
A l'extrémité de la plage de Sainte-Anne-la-Palud en Plonévez-Porzay (Finistère), des vestiges d'un bateau émergent du sable de la plage soit après un gros coup de houle, soit après de fortes pluies qui gonflent les eaux d'un petit ruisseau qui coule le long de l'hôtel de la Plage, alimenté notamment par la fontaine de la chapelle et qui rejoint le Lapic.
Sur cette photo, on voit que les eaux du ruisseau ont dégagé les vestiges en question. Janvier 2021.
Dans une première version, cet article montrait en fait les vestiges d'une autre épave située près de la pointe de Tréfeuntec (ou Beg an ty Garde) que j'avais prise par erreur pour celle du Guy Mocquet. Je dois à l'obligeance de M. Yannick Bunel, qui attiré mon attention sur cette erreur, de pouvoir montrer maintenant les restes de l'épave du Guy Mocquet. Qu'il en soit remercié.
Localisation des 2 épaves. Carte Institut géographique national (IGN). Source: geoportail.gouv.fr
A l'occasion de recherches sur l'épave de l'ancien dundee "le Douarneniste", gisant pas très loin, dans l'anse de Kervijen en Plomodiern (pour accéder à l'article sur cette épave, cliquer sur ceci: KERVIJEN), la mention d'un malamok "depecé à Tréfeuntec" était apparue sur le site http://arbbor.free.fr/dz_bateaux.htm .
Il s'agit donc du Guy Mocquet, malamok immatriculé à Douarnenez: DZ 3709.
Qu'est-ce donc qu'un malamok ? Je reprends la définition qu'en donne Jean René Le Hamp (Termes de marine). Malamok: albatros à bec noir, dont le nom a été donné, vers 1937 à Douarnenez, à un type de bateau de pêche aujourd'hui très répandu. D'une vingtaine de mètres environ il est utilisé pour le petit chalutage, la pêche aux thons.
Héritiers des pinasses sardinières et des dundees à voiles, les malamoks sont pontés et équipés d'une cabine pour le barreur. Bien que motorisés, ils ont conservé deux mâts et les voiles servent à stabiliser le bateau par vent de travers ou en appoint pour économiser le carburant (d'aprèshttp://www.lavieb-aile.com)
Sur cette carte postale, on voit, au second plan, le Bernard et Monique sous voiles. Légèrement plus petit que le Guy Mocquet, ce malamok a été construit en 1945.
Le Guy Mocquet est construit en 1946 à Douarnenez par le chantier naval Salaün et Cie pour le compte de René Gloaguen. Il mesure 19,48 mètres, jauge 71,41 tonneaux et est équipé d'un moteur Baudouin de 200 CV.
Il quitte le port pour la première fois en décembre 1946.
Journal Le marin du 26 décembre 1946.
Il pêche surtout le maquereau et le thon. Et bien qu'immatriculé à Douarnenez, il est basé à Morgat de 1950 à 1966.
Sur cette autre carte postale, visible de la poupe à la proue, le Guy Mocquet à quai à Douarnenez.
A diverses époques, il est commandé par Louis Lescop de Morgat, par Robert Moysan qui pêche le thon en été et la coquille Saint Jacques dans la Manche en hiver (il est alors basé à Newlyn en Cornouailles britanniques) et par François Stephan.
Il finit donc son existence au fond de la baie de Douarnenez, sur la plage de Sainte-Anne-la-Palud. Il est très probable que, comme le Douarneniste évoqué plus haut, il ait été vendu à un cultivateur pour qu'il en récupère le bois, et que son propriétaire ait profité d'une grande marée pour venir l'échouer aussi près que possible d'un accès à la plage. Il serait intéressant de savoir précisément à qui il a été vendu.
Le site Internet arbbor.free.fr mentionné plus haut indique que le Guy Mocquet est désarmé le 27.01.1968 et dépecé à Tréfeuntec.
Si la localisation est exacte, il y a erreur sur la date. En effet, il apparaît sur une photo aérienne du 18 août 1966.
Source: remonterletemps.ign.fr
Par ailleurs, on retrouve le Guy Mocquet, désarmé et échoué sur la plage de Sainte-Anne-la-Palud, sur plusieurs cartes postales des années 1960.
Une fois le plus gros du bois récupéré, le reste a été abandonné, peut-être trop ensablé pour être découpé aisément. Ils mettront sans doute encore des années à se dégrader, protégés de la putréfaction par les masses de sable qui le recouvrent et par l'eau de mer.
Une marée à fort coefficient associée à un gros coup de vent a poussé cet objet par dessus le cordon de galets de la plage de Kergalan en Plovan (Finistère). Février 2020.
Sous son apparence banale, ce simple objet de matière plastique est un grand voyageur.
En effet, c'est un pot à appâts pour les crabes (crab bait jar en anglais) utilisé par les pêcheurs de crustacés aux Etats Unis. Ils la placent dans leurs casiers et l'odeur des appâts enfermés à l'intérieur attire les crabes.
Celui trouvé sur la plage de Plovan a donc sans doute traversé l'Atlantique depuis la côte Est des Etats Unis, porté par le Gulf Stream. Il a transporté deux anatifes, sans doute des anatifes nonnettes (Lepas ou Anatifa anserifera).