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Une sauterelle tigrée à Goulien

Publié le par DL

Au bord du sentier côtier qui longe la baie de Douarnenez, près du village de Kerguerriec en Goulien (Finistère), une grosse sauterelle se cache au milieu des herbes. Septembre 2020.

Il s'agit d'une sauterelle tigrée, ou éphippigère des vignes (Ephippiger ephippiger), espèce aux longues antennes, dont les ailes atrophiées servent à l'émission de stridulations par frottements.

Les ailes atrophiées dépassent à peine du premier segment du thorax de l'insecte. 

L'éphippigère se nourrit de végétaux, de petites larves et d'œufs d'autres insectes.

Ce spécimen est une femelle parce qu'il est doté d'un organe de ponte, ou oviscapte, ou "sabre", ou "tarière".

L'oviscapte de la sauterelle qui lui vaut parfois le surnom de "couteau".

Liens:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ephippigère

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ephippiger_ephippiger

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_sauterelles_de_Bretagne

https://www.quelestcetanimal.com/orthopteres/lephippigere-des-vignes/

 

Publié dans Faune littorale

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Une mouette tridactyle baguée à la baie des Trépassés

Publié le par DL

Sur la plage de la baie des Trépassés en Plogoff (Finistère), gît le corps d'une mouette tridactyle (Rissa tridactyla) . Février 2021.

A priori, compte tenu de son aspect général, j'avais cru qu'il s'agissait d'un goéland argenté (Larus argentatus), espèce très fréquente dans le Finistère, mais la couleur de ses pattes me laissait perplexe. 

Contrairement à la plupart des mouettes et des goélands, la mouette tridactyle est une espèce pélagique, c'est-à-dire qu'elle vit au large et ne regagne le littoral que pour la reproduction, entre janvier et avril. Elle tient son nom du fait que ses pattes n'ont que 3 doigts alors que les autres espèces, mouettes et goélands, en ont 4. Pour en savoir plus sur cette espèce, utilisez les liens qui figurent en fin de cet article.

Si la découverte d'un oiseau marin mort sur la laisse de mer est fréquente, ce qui l'est moins, c'est d'en trouver un qui soit triplement bagué aux deux pattes.

Le baguage des oiseaux permet la reconnaissance des individus et l'étude de l'espèce: répartition, déplacements, comptage, habitudes, etc. 

Le baguage est codifié et constitue une sorte de carte d'identité de l'individu.

Malheureusement, je n'ai pas eu le réflexe de relever le code gravé sur la bague métallique. Toutefois, grâce à l'obligeance de Jean-Yves Monnat et Emmanuelle Cam (voir les liens en fin d'article),  j'ai obtenu l'identité et le curriculum vitae de ce spécimen, bagué en 2015 par Paul Acker (1). 

Voici ce que m'ont communiqué Jean-Yves Monnat et Emmanuelle Cam. Un grand merci à eux.
 

«Cette mouette a été baptisée RO-OVN (Paris FX24385) selon la couleur et la position des bagues sur ses pattes. RO pour Rouge et Orange, les couleurs des bagues sur sa patte gauche; OVN pour Orange, Vert et Noir les couleurs des bagues sur sa patte droite; et Paris FX24385 pour le numéro sur la bague métallique.
 

RO-OVN (Paris FX24385) est né début juin 2015 à la pointe du Raz, dans une falaise marquée « O » sur le plan joint.

Elle a réussi son élevage et s'est envolée correctement. Nous ne l'avons plus revue avant mai 2017. Cette année-là, nous l'avons observée à deux reprises dans sa falaise natale.

L'année suivante, nous l'avons notée à 23 reprises, d'avril au 8 août, systématiquement dans sa falaise natale sauf une fois dans la colonie de la pointe du Van. Nous avons pu préciser que c'était un mâle.

En 2019, elle est arrivée dès le 1er mars et s'est reproduite pour la première fois, toujours dans sa falaise natale, à une petite dizaine de mètres de son nid de naissance, mais a échoué au stade des œufs.
 
En 2020, arrivée dès le 20 janvier, elle s'est à nouveau reproduite, sur le nid adjacent de celui de l'année précédente, mais a cette fois réussi à élever deux poussins jusqu'à l'envol.

 

En 2021, elle a été vue dès le 25 janvier sur son site de 2020, dernière observation en vie. Le 5 février, tu la retrouvais morte sur la laisse de mer de la baie. Sa partenaire de 2020 est arrivée un peu plus tard (12 février) et a été revue une fois depuis.»
 
RO-OVN (Paris FX24385), revenue sans doute fin janvier sur la pointe du Raz pour rejoindre sa partenaire, a donc été retrouvée morte tout près de son site de naissance et de reproduction.

VIDÉO: Jean-Yves Monnat, Emmanuelle Cam et les "bagueurs" en opération sur les falaises de la Pointe du Raz dans l'émission LITTORAL de France3 Bretagne le 22 mai 2016. Cliquez sur cette photo:

 Autres liens (cliquer sur ces titres):

La mouette tridactyle sur Wikipédia

La mouette tridactyle sur oiseaux.net

Jean-Yves Monnat

Emmanuelle Cam

Histoire du baguage des mouettes tridactyles du Cap Sizun par Emmanuelle Cam

Le Cap-Sizun de Jean-Yves Monnat

 

Publié dans Laisses de mer

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Des filons de quartz à Plozévet

Publié le par DL

A Plozévet, quand on circule à marée basse sur l'estran, au pied de la falaise entre Prat Meur et l'anse de Canté, on peut voir des filons de roche claire, parfois presque blanche, comme insérés dans la roche encaissante plus sombre.

Comme on peut le voir sur les photos ci-dessus, ces filons forment des alignements quasi rectilignes sur des mètres, voire des dizaines de mètres.

En orange, localisation des sites entre Prat Meur au N.-O. et l'anse de Canté au S.-E. Carte topographique IGN. Source: géoportail.ign.fr

Ces filons sont du quartz, c'est-à-dire essentiellement de la silice associée à différents éléments chimiques, dont des métaux.

Les roches dans lesquelles ces filons se sont formés sont des micaschistes, c'est-à-dire des roches ayant subi des transformations physiques et chimiques dans des conditions de forte pression et température (roches métamorphiques).

Sur cette photo, on voit que les filons de quartz se trouvent sur toute l'épaisseur des micaschistes encaissants.

Ces micaschistes forment des couches qui se sont redressées sous l'effet des forces tectoniques et présentent un pendage jusqu'à 80°.

Sur la droite de cette photo, on voit nettement un banc de micaschistes redressé presque verticalement.

Extrait de la carte géologique dite de Pont-Croix, du Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM). Source: geoportail.ign.fr

Ces filons de quartz sont des filons hydrothermaux. En profondeur, de l'eau très chaude et sous pression s'est chargée de silice dissoute et s'est infiltrée dans les failles et les fissures de la roche encaissante (micaschistes). Sous l'effet du refroidissement et de la diminution de pression, la silice jusqu'alors dissoute s'est cristallisée et s'est déposée sur les parois des failles qu'elle a fini par combler entièrement. 

Ces filons peuvent avoir une largeur considérable. Sur cette photo, la personne cerclée de rouge donne une indication de l'échelle.

Sur l'estran soumis à l'action de l'océan, la roche encaissante, plus fragile, s'érode plus rapidement que le quartz, jusqu'à disparaître en surface et dégager le filon qui se disloque peu à peu en libérant des blocs.

Sur cette photo, deux filons encore en place dans la roche encaissante, et, sur la gauche, les blocs d'un plus gros filon complètement disloqué. 

La force des vagues est capable se déplacer les blocs de quartz à tel point qu'on ne peut que deviner le tracé du filon qu'ils composaient.

 

Parfois, le tracé initial d'un filon est impossible à déterminer.

Blocs de quartz épars sur la grève.

Liens:

https://www.rts.ch/decouverte/sciences-et-environnement/environnement/4640358-comment-est-fabrique-le-quartz.html

http://temoinsdupasse.free.fr/gitologie.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Quartz_(minéral)

https://dossier.univ-st-etienne.fr/dsi/www/tice/geologie/generalites/mineralisation_perimetre/mineralisations_filons.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Micaschiste

Publié dans Géologie hydrologie

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Echouage exotique: une bouteille d'eau Nongfu Spring

Publié le par DL

Sur le cordon de galets de la Palud Trébannec en Plovan (Finistère), git une bouteille d'eau de la marque Nongfu Spring. Février 2020.

Nongfu Spring est une entreprise chinoise d'eau en bouteille et de boissons, dont le siège est à Hangzhou, province du Zhejiang, et qui a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de plus de 3 milliards de dollars américains. Première entreprise du secteur des eaux en bouteille en Chine, elle est entrée à la bourse de Hong Kong en septembre 2020, faisant brièvement de Zhong Shanshan, son fondateur et actionnaire majoritaire, l'homme le plus riche de Chine. 

La Chine étant limitée en ressources aquatiques, l'entreprise a créé une usine d'embouteillage d'eau de source en Nouvelle Zélande malgré l'opposition d'associations de protection de l'environnement et de certains politiques.

Comment cette bouteille est-elle arrivée sur nos côtes ? Il est peu probable qu'elle ait dérivé depuis celles de Chine. Elle provient plus certainement d'un cargo qui a transité en Atlantique ou dans la Manche à destination d'un port européen.

Liens:

https://www.nongfuspring.com/

https://en.wikipedia.org/wiki/Nongfu_Spring

https://www.chinaskinny.com/blog/nongfu-spring-china-case-study/

https://www.rnz.co.nz/news/political/368205/government-will-no-longer-put-nz-freshwater-up-for-sale-says-ardern

 

Publié dans Laisses de mer

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Deux ports à Kersiny ?

Publié le par DL

Y aurait-il eu deux ports, jadis, à Kersiny en Plouhinec (Finistère) ? 

La question peut sembler incongrue à ceux qui habitent ou qui connaissent Plouhinec. Pourtant, elle mérite d'être posée.

Aujourd'hui, on connaît ce qui est appelé "le port de Kersiny". Il s'agit, devant le lieu-dit Korn Ero, d'un aménagement consistant en un enrochement qui fait brise-lames et délimite un espace abrité où, à la belle saison, sont amarrées quelques barques de pêcheurs amateurs.

Le "port de Kersiny", de nos jours, devant Korn Ero.

Mais un premier indice laisse penser qu'il a certainement existé un autre "port de Kersiny". En effet, le 2 décembre 2019, des ouvriers viennent d'enlever un vieux treuil de la dune qui borde la plage de Kersiny (d'ailleurs, on devrait plutôt parler de la plage de Trez Perros). Ce treuil, encore fixé à son massif de maçonnerie, se trouvait sur le côté gauche du chemin d'accès à la plage depuis le parking qui jouxte les courts de tennis.

Quelques jours auparavant, un coup de houle avait attaqué le pied de la dune et commencé à dégager ce treuil qui s'y trouvait enfoui jusqu'alors, et qui, dorénavant, présentait un danger pour les promeneurs. 

Dans notre secteur, qui dit "treuil sur le littoral", dit" barques à haler au sec pour les mettre à l'abri". On connaît notamment d'anciens treuils qui ont été conservés comme celui de Pors Poulhan en Plouhinec ou celui de Pors Tarz en Primelin qui servaient aux pêcheurs professionnels à remonter leurs bateaux sur des terre-pleins. A Kersiny, on ne connaît pas de terre-plein à cet endroit, le sable du haut de la plage devait paraître suffisant aux usagers.

Faute de témoignage direct sur l'existence d'un port à cet endroit de la plage de Kersiny (ou de Trez Perros), il reste à explorer les archives. En premier lieu, ce sont celles de l'Institut Géographique National (IGN) qui nous apportent un début de confirmation. Sur une photographie aérienne du 26 septembre 1929, on distingue ce qui devait être des barques de pêcheurs, à la fois près de Korn Ero, et devant ce qui est encore aujourd'hui le chemin d'accès à la plage de Kersiny.

Sur cette photo aérienne du 26 septembre 1929, on distingue, cerclés de rouge, deux groupes de barques. Source: remonterletemps.ign.fr

Détail de la photo, précédente.

Des pêcheurs auraient donc choisi la plage de Kersiny comme site d'échouage et comme abri (d'après cette photo de 1929, 4 barques à Korn Ero et 3 plus à l'Est).

La presse ancienne nous apprend par ailleurs que la petite anse qui se trouve devant la plage de Kersiny sert de mouillage et d'abri à des marins.

Article de l'Union agricole et maritime du 1er février 189. Source: archives départementales du Finistère.

Dans cet article de l'Union agricole et maritime du 1er février 1891 relatant un naufrage, il ne fait pas de doute que "la petite baie située à l'est de la pointe de Crémenec ... à un mille dans l'E.S.E. de l'entrée du port" est celle qui se trouve devant la plage de Kersiny. L'article nous précise que cette baie est un "mouillage assez fréquenté par les marins qui, par les vents d'est, de sud-est et même de nord-est, sont retenus en baie". Si rien n'assure qu'il existait déjà un treuil à cette époque, on voit que des marins venaient s'y mettre à l'abri dans certaines conditions météo.

Ces marins étaient-ils des pêcheurs locaux ? Il a été possible de retrouver un seul nom, mentionné à propos d'un incident survenu à Audierne 30 ans avant la photo aérienne ci-dessus: Clet Poulhazan, "pêcheur à Kersiny", qui comptait Jean Jaffry dans son équipage.  

Article paru dans le Courrier du Finistère du 2 décembre 1899.

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