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Eponge tubes de fer sur la plage du Loch en Primelin;

Publié le par DL

Rejetée sur l'estran de la plage du Loch en Primelin (Finistère), une forme curieuse et ramifiée repose sur le sable. Mars 2021.

C'est une éponge tubes de fer (Haliclona simulans).

Ses branches, d'un diamètre d'un à deux centimètres, sont fermes au toucher.

Au sommet de petits mamelons s'ouvrent des orifices (oscules) par où l'éponge rejette l'eau après l'avoir filtrée. En effet, l'éponge est un animal filtreur qui se nourrit de microplancton. Il n'est donc pas étonnant de la rencontrer dans l'anse du Loch où s'écoule l'eau douce d'un marais chargée de débris végétaux qui alimentent faune et flore marines.

Liens:

https://doris.ffessm.fr/Especes/Haliclona-Haliclona-simulans-Eponge-tubes-de-fer-502

https://bioobs.fr/fiche-espece/?id_espece=1053

http://souslesmers.free.fr/f.php?e=642

Publié dans Laisses de mer

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Un phoque dans l'anse de Porz Parz

Publié le par DL

Un phoque se prélasse dans l'anse de Porz Tarz en Primerin (Finistère). 25 juillet 2021.

Il s'agit dans doute d'un phoque gris (Halichoerus grypus). Il semble que ce soit un habitué des lieux.

 

Publié dans Faune littorale

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Nasse réticulée en vadrouille.

Publié le par DL

Vidéo: dans un trou d'eau sur la plage de Sainte-Anne-la-Palud en Plonévez-Porzay (Finistère), un coquillage circule en laissant une trace dans le sable derrière lui. Septembre 2018.

C'est une nasse réticulée (Tritia reticulata).

Coquilles de Tritia reticulata. Source: https://commons.wikimedia.org/ Auteur: H.Zell

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Fût en plastique colonisé.

Publié le par DL

Sur la plage de Kermor en Combrit (Finistère), gît un fût en plastique amené par la marée, certainement lors d'un récent coup de vent. Avril 2018.

Il est colonisé par des moules (Mytilus edulis) déjà assez grosses, ce qui montre qu'il a passé beaucoup de temps à dériver dans l'eau.

Il est aussi colonisé par quelques balanes, dont il n'a pas été possible d'identifier précisément l'espèce. Il faut seulement retenir que les balanes, si elles ont une vague ressemblance avec les berniques ou patelles, qui sont des mollusques, sont en fait des crustacés.

Liens:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Moule_commune

https://fr.wikipedia.org/wiki/Balanomorpha

Publié dans Laisses de mer

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La chapelle Saint-Michel de Laoual en Plogoff

Publié le par DL

Aujourd'hui, quand on parle de la chapelle Saint-Michel en Plogoff (Finistère), c'est de celle qui se trouve à Lescoff qu'il est question.

La chapelle Saint-Michel de Lescoff. Photo de Naden. Sourcce: https://fr.wikipedia.org/

Il n'en a pas toujours été ainsi. Jusqu'au début du 19° siècle, c'est au village de Laoual que se trouvait une chapelle Saint-Michel.

Cerclée de jaune, la localisation de la chapelle Saint-Michel au village de Laoual (noté Lauval) et cerclée de rouge, la localisation de la chapelle Saint-Collodan (notée St Collandan). Carte de l'Etat major (1820-1866). Source: geoportail.gouv.fr

On ne sait que très peu de choses sur la chapelle Saint-Michel de Laoual, et ce que l'on sait est parfois confus et les sources sont contradictoires.

Curieusement, la plus ancienne mention que l'on ait de cette chapelle n'est pas littéraire, mais iconographique. Il s'agit de sa représentation sur la "Carte particulière des environs du port de Brest du costé de la mer, qui comprend tout le pais qui est entre luy et les passages du Four, de l'Iroise et du Raz, avec tous les dangers et leurs marques", dressée par un sieur Lachainaye, officier de marine, et publiée en 1669.

Carte sur vélin du sieur Lachainaye (98 cm x 69 cm). 1669. Source: gallica.bnf.fr

Détail de la carte ci-dessus.

A partir de cette carte, une reproduction est gravée par Robert Cordier et publiée la même année 1669. On peut imaginer que, grace à ce procédé, l'impression de cette carte en de multiples exemplaires destinés aux marins qui fréquentent nos côtes devient possible.

Détail de la carte gravée par Robert Cordier. Source: gallica.bnf.fr

Toujours en 1669, Robert Cordier publie cette même carte gravée et réhaussée de couleurs. Cela n'apporte pas plus d'informations sur cette chapelle. 

Détail de la carte gravée et réhaussée de couleurs par Robert Cordier. Source: gallica.bnf.fr

Toutefois, il faut retenir que, si la chapelle Saint-Michel figure sur une carte marine, c'est qu'à cette époque elle est considérée comme un repère pour la navigation dans le passage du raz de Sein, autrement dit comme un amer.

D'ailleurs, notre chapelle figure sur d'autres cartes marines publiées ultérieurement, comme la "Carte de la baie de Brest et des environs depuis Porsal jusque a Plemarcq" dressée par Le Bocage Boissaye, hydrographe du roi, et publiée en 1684.

"Carte de la baie de Brest et des environs depuis Porsal jusque a Plemarcq". 1684. Détail Source: gallica.bnf.fr

Il faut reconnaître que certaines des cartes marines ultérieures ne sont que des copies plus ou moins fidèles des précédentes. 

Les anglais eux-mêmes cartographient nos côtes, comme Samuel Thornton qui publie en 1702-1707 un Atlas maritime comportant "A draught of the harbour of BREST"(*).

"A draught of the harbour of BREST". Samuel Thornton. 1702-1707. Source: https://commons.wikimedia.org/wiki

La ressemblance avec la carte française du sieur Lachainaye publiée en 1669 est telle qu'on ne peut voir dans la carte britannique qu'une copie.

"A draught of the harbour of BREST". Samuel Thornton. 1702-1707. Détail

Quoi qu'il en soit, la chapelle Saint-Michel est ici aussi représentée.

Au cours du 18° siècle, si la technique cartographique progresse, les diverses publications de cartes ne nous en disent guère plus sur la chapelle Saint-Michel qui continue d'y être représentée. Seule sa localisation se précise: elle n'est plus représentée sur le "Bec du Raz", mais proche de la baie des Trépassés. Bien évidemment, l'image que ces cartes nous donnent de la chapelle Saint-Michel n'est pas conforme à la réalité. Il ne s'agit que d'un dessin imaginé par celui qui trace la carte pour symboliser un édifice religieux.

"Carte de la baye de Douarnenez et la coste de Bretagne depuis Dinant jusqu'au Bec du Ras", levée par Jacques-Nicolas Bellin et publiée en 1764. Détail. Source: gallica.bnf.fr

Toutefois, la représentation de la chapelle Saint-Michel et du village qui l'entoure varie selon l'imagination du dessinateur.

Sur cette "Carte particulière des costes de Bretagne contenant les environs de la rade de Brest", c'est sans doute tout le village de Laoul qui est symbolisé. Service hydrographique de la marine. Date de publication inconnue (18° siècle). Source: gallica.bnf.fr 

 Sur cette "Carte particulière des costes de Bretagne contenant les environs de la rade de Brest", qui ressemble beaucoup à la précédente, l'image du village de Laoual est légèrement différente. Publication sans doute postérieure à 1777. Même source.

Carte dite "de Cassini", levée en 1783. Source: gallica.bnf.fr

Parfois, selon l'usage qui doit en être fait, la cartographie se fait plus ou moins précise et plus ou moins détaillée.

"Carte topographique des côtes de France offrant celles de la Bretagne depuis le Mont Saint-Michel jusqu'à l'isle de Noirmoutier". Ici, le souci du détail est flagrant. La chapelle Saint-Michel de Laoul et la chapelle Saint-Collodan de Lescoff sont mentionnées. Service hydrographique de la marine.1771-1785. Détail. Source: Bibliothèque nationale de France.

"Carte de la Bretagne, divisée en ses cinq départements et ses quarante-cinq districts suivant les décrets de l'Assemblée Nationale". Ici, on recourt à une représentation beaucoup plus plus schématique. 1790. Source: gallica.bnf.fr

Sur les cartes ultérieures, qu'elles soient destinées à la marine ou à d'autres usages, la chapelle Saint-Michel de Laoual n'est plus représentée.

Alors, que nous disent les textes ? A vrai dire, très peu de choses.

Tout d'abord, on ignore quand cette chapelle Saint-Michel de Laoual a été fondée, tout comme on ne sait pas exactement à quelle époque et sous l'influence de qui le culte de l'archange s'est répandu dans l'ancien diocèse de Cornouaille. Retenons seulement que, selon différentes études, le Finistère est, des 5 départements de la Bretagne historique, après l'Ille et Vilaine, celui qui compte le moins de lieux de culte dédiés à saint Michel (1 & 2).

Pour la région proche, une chapelle dédiée à saint Michel est mentionnée en 1312 à Douarnenez, et figurait sur les portulans catalans (chapelle distincte de l'actuelle, érigée en 1663 en l'honneur de Michel Le Nobletz). (1). 

Selon Michel Debary, «Le culte de saint Michel apparaît essentiellement comme un culte côtier, placé sur les sommets … » (1). C'est un fait, la chapelle Saint-Michel de Laoual se trouvait près de la côte, au-dessus de la baie des Trépassés, et se dressait sur un "sommet".

C'est sur une butte d'une altitude de 82 mètres dominant la baie des Trépassés que se dressait la chapelle Saint-Michel entre les villages de Laoual et de Lescoff. Carte de l'Etat major (1820-1866). Source: geoportail.gouv.fr

Selon les chanoines Paul Peyron (3) et Henri Pérennes (4), cette chapelle était bâtie sur un tumulus, auprès d'un menhir.

On peut donc avancer l'hypothèse qu'elle a été bâtie sur un lieu antique pour se substituer à un culte païen, et que l'archange a été choisi parce qu'en terrassant le dragon, il symbolise le combat contre le démon et les croyances anciennes. Ce n'est évidemment qu'une hypothèse. 

Selon le chanoine PEYRON, la chapelle abritait une statue qui fut transportée dans la chapelle Saint-Collodan (5). Mais dans son Nouveau Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et de Léon, René Couffon ne mentionne aucune statue de saint Michel dans les différents sanctuaires de Plogoff.

Curieusement, dans le tome 2 du Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne publié en 1853, Marteville et Varin, continuateurs de Jean-Baptiste Ogée, nous disent:

Ici, il faut dire que règne une assez grande confusion pour ce qui concerne la titulature de l'église et le patronage de la paroisse selon les sources disponibles et les époques. Si aujourd'hui, l'église paroissiale est le plus souvent connue comme église Saint-Collodan, on lit parfois que saint Fiacre en serait le second titulaire (6), ou que saint Fiacre serait le second patron de la paroisse (7), mais aussi que saint Collodan serait à la fois titulaire de l'église paroissiale et patron de la paroisse et qu'il a aussi été titulaire de l'actuelle chapelle Saint-Michel (8). On peut même lire que l'église paroissiale aurait été dédiée à saint Fiacre à l'origine (9).

Saint Collodan étant assurément titulaire de l'église, il est possible que saint Fiacre ait été patron de la paroisse plutôt que second titulaire de l'église, mais on imagine mal que saint Michel ait pu être assigné à ce rôle. 

Que sait-on de plus ? 

A propos de "la peste de Lescoff", Hyacinthe Le Carguet écrit:

Mais H. Le Carguet extrapole cette histoire en se basant sur une gwerz "Drouk Leskon(10) qui ne fait pas explicitement mention de notre chapelle.

Lorsqu'en juillet 1643, le jésuite Julien Maunoir vient en mission à Plogoff (11), il reproche aux habitants:

La chapelle Saint-Michel de Laoual était bien une des "chapelles de la côte". Mais y dansait-on vraiment la nuit ?

En revanche, ce qui est assuré, c'est qu'en 1788, pour contribuer aux finances du diocèse, à l'instar d'autres chapelles de Plogoff (Saint-Caloudan (sic), Saint-Maudez, Saint-Yves et Saint-André), la chapelle Saint-Michel versait 4 livres en deux fois (février et octobre). Seule la fabrique de l'église paroissiale et la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Voyage payaient davantage, soit respectivement 16,20 et 12,30 livres.

C'est donc que la chapelle Saint-Michel avait elle-même des revenus provenant probablement de quêtes, de dons, de fondations de messe, etc. Elle avait son pardon à l'occasion duquel les fidèles pouvaient se montrer généreux.

La position topographique de la chapelle, en hauteur et à proximité de la baie des Trépassés, devient stratégique à la Révolution, parce que les autorités redoutent un coup de main des anglais. Lorsqu'il inspecte les côtes, le 2 germinal an II (10 avril 1794), le chef de brigade Brutus David note:

Bulletin de la Société archéologique du Finistère de 1967.

Une garnison occupe donc alors la chapelle Saint-Michel comme le confirme, en 1806, le recteur Jean Gloaguen dans sa réponse à une enquête de l'évêque: «... deux de ces chapelles, une dédiée à St Michel et l'autre à St André, ont été occupées par la garnison, et sont dans un état de dégradation.» (12)

Enquête sur la paroisse de Plogoff. 1806. Source: https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/

La présence de cette garnison n'empêchera pas, en 1807, un coup de force des anglais sur le sémaphore du "bec du Raz" (13):

La chapelle a fini par être dans un tel état qu'elle est démolie, vraisemblablement en 1812, et on y a établi à sa place un télégraphe aérien ou sémaphore. 

Ce sémaphore est représenté sur la Carte particulière de la Chaussée de Sein et du passage du Raz de Sein, levée en 1817 par les ingénieurs hydrographes de la Marine et qui fait partie d'un atlas nautique, "Pilote français", publié en 1822 (14) .

Carte particulière de la Chaussée de Sein et du passage du Raz de Sein. 1817. Détail. Source: Gallica.bnf.fr 

Le "sémaphore du Raz" est aussi représenté sous des angles différents, "vu de la mer" sur deux planches de ce même ouvrage "Pilote français". Lui aussi, comme la chapelle Saint-Michel qu'il a remplacée, est donc sans doute considéré comme un repère pour la navigation.

"Basse du Nord-Ouest de la Baie des Trépassés". Extrait. Source: Gallica.bnf.fr 

"Basse du Nord-Ouest de la Baie des Trépassés". Détail. Source: Gallica.bnf.fr 

"Basse Burel". Extrait. Source: Gallica.bnf.fr

La chapelle Saint-Michel de Laoual n'existant plus, son vocable est transféré à la chapelle Saint-Collodan qui se trouve au village de Lescoff. Cette chapelle Saint-Collodan était antérieurement dédiée à saint Cléden. On ignore quand elle avait changé de titulaire. 

Sur le cadastre de 1837, la parcelle où se trouvait l'ancienne chapelle Saint-Michel de Laoual porte le n° 343.

Cadastre de Plogoff. Section A2 de Lescoff. 1837. Extrait. Source: Archives départementales du Finistère.

Cadastre de Plogoff. Section A2 de Lescoff. 1837. Détail. Même source.

Sur la matrice cadastrale, cette parcelle 343, appelée "ar chapel goz" ("la vieille chapelle"), porte la mention "ruine". D'autres parcelles font référence à la chapelle: N° 341 et 342, "parc ar chapel";  343bis, 344 et 345,"parc ar chapel izellan".

Cadastre de Plogoff. Section A2 de Lescoff. 1837. Extrait Source: Archives départementales du Finistère.

Aujourd'hui, sur le terrain, aucune trace n'est visible. La parcelle où se trouvait la chapelle est une sorte de butte en friche. Le "tumulus" des chanoines Peyron et Pérennès ?

Le site de l'ancienne chapelle Saint-Michel de Laoual, vu de la rue des Ajoncs d'or.

Le même site, vu du Nord-Est.

Des constructions se sont élevées dans le village de Laoual qui n'existaient pas à l'époque de la chapelle. Elles masquent en partie la vue sur la baie des Trépassés que l'on pouvait avoir depuis la chapelle. Mais en se déplaçant légèrement, on peut toujours admirer la baie et la pointe du Vorlen. C'est donc qu'effectivement, à l'époque, la chapelle était visible depuis la mer.

Vue prise à quelques mètres au Nord du site de l'ancienne chapelle. Les maisons sur la gauche de la photo masquent en partie la baie des Trépassés.

Vue prise de la rue des Ajoncs d'or, à une vingtaine de mètres du site de l'ancienne chapelle.

 

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