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Sandales de plage

Publié le par DL

On les voit parfois aux pieds d'estivants petits et grands partant ramasser des palourdes, des praires ou des coques ou capturer des crabes ... les sandales de plage en plastique. Mais elles sont parfois perdues ou oubliées sur l'estran.

Celles-ci, dépareillées, ont sans doute été déposées par un promeneur, en évidence sur les rochers qui bordent l'anse de Kervijen en Plomodiern (Finistère).

Celle-ci se trouvait mêlée à la laisse de mer sur la plage de Pentrez en Saint-Nic (Finistère).

Sait-on que cet objet emblématique des vacances à la mer est une invention ... auvergnate ?

Elle a été inventée en 1946 par Jean Dauphant, un coutelier auvergnat, pour pallier au manque de cuir d'après guerre (1). 

Adoptée partout en France et dans ses colonies jusqu'à la fin des "trente glorieuses", puis devenue un peu ringarde, elle retrouve la faveur du public et même d'un public "branché" dans les années 2000.

Liens:

https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/70-ans-et-toujours-tendance-l-histoire-de-la-celebre-chaussure-meduse_3362327.html

https://www.liberation.fr/futurs/1996/08/05/les-objets-des-vacances-1-histoire-et-secrets-de-fabricationmeduse-la-sandale-des-familles-fabriquee_180375/

Publié dans Laisses de mer

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Vers "trompette" à Sainte-Anne-la-Palue

Publié le par DL

Sur la plage de Sainte-Anne-la-Palue en Plonévez-Porzay (Finistère), gisent d'étranges tubes. Septembre 2022.

Longs de 3 à 4 centimètres, de forme légèrement tronconique, généralement ouverts aux deux extrémités, légèrement translucides, leur couleur va du beige clair à l'orange, et ils semblent constitués d'une fine couche de grains de sable collés entre eux. 

Il s'agit des tubes dans lesquels s'abritaient des vers marins tubicoles de la famille des Pectinariidae (1), qui comprend plusieurs genres. Dans la littérature scientifique, on les rencontre sous plusieurs dénominations: Cistenides granulata (genre Cistenides)(2), Pectinaria granulata (genre Pectinaria)(3), Lagis koreni (genre Lagis)(4), souvent tous appelés communément "vers trompette".

A l'observation, il semble néanmoins qu'il y ait des différences dans la constitution de ces tubes, certains paraissant essentiellement composés de minuscules grains de sable ...

... les autres semblant majoritairement constitués d'une matière de nature différente pouvant incluer des grains de sable.

Ces vers vivent enfouis dans le sable, n'en laissant dépasser que leur tête avec laquelle ils capturent du plancton et des détritus pour se nourrir.

Tous les tubes des photos qui précèdent sont vides, leurs occupants ayant sans doute été victimes de prédateurs. Un spécimen vivant a néanmoins pu être filmé. 

Publié dans Faune littorale

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Fusain du Japon à Mesperleuc

Publié le par DL

Le long du sentier côtier, aux abords de la plage de Mesperleuc en Plouhinec (Finistère), des fruits étranges constellent le feuillage d'une haie de clôture. Novembre 2022.

Ce sont les fruits du fusain du Japon (Euonymus japonicus), arbuste à feuillage persistant originaire, comme son nom l'indique, du Japon.

Bien acclimaté dans notre région, cet arbuste est très utilisé pour établir des haies compactes.

Son fruit est toxique.

Liens:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Euonymus_japonicus

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/448138/tab/fiche

Publié dans Flore littorale

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Dauphin mort à Porzambréval

Publié le par DL

Sur la plage de Porzambréval en Plozévet (Finistère), gisent les restes d'un dauphin. Mars 2018.

Compte tenu de son état de décomposition très avancé, il est difficile d'en déterminer l'espèce.

Lien:

Les mammifères marins des îles et de la mer d'Isoise

Publié dans Laisses de mer

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La chapelle Saint Vaal à Keridreuff

Publié le par DL

A Pont-Croix (Finistère), sur une petite place du village de Keridreuff, on remarque à peine une bâtisse en pierres, au pignon enduit de ciment, et présentant sur sa façade une fenêtre en plein cintre qui fait soupçonner une origine ancienne.

C'est ce qui reste de la chapelle Saint-Vaal.

Saint-Vaal est le nom qu'elle porte aujourd'hui, mais dans la littérature, elle est parfois appelée Saint-Mazal, Saint-Mazeal, Saint-Vazal, Saint-Vahal, Saint-Mahal, Saint-Wall et même Saint-Mal. On ignore l'origine de ce nom. Aucun saint breton portant ce nom ou une de ses variantes n'est connu. Toutefois, certains y voient un nom en rapport avec celui de la commune voisine de Mahalon (1). 

La chapelle est grossièrement orientée Est-Ouest, son chevet étant décalé de quelques degrés vers le Nord et son extrémité opposée vers le Sud. Il est évident que cette chapelle n'est pas dans son état initial. Actuellement, le plan de sa nef n'est pas rectangulaire, comme si elle avait été amputée de son angle Sud-Ouest.

Sur ce croquis destiné à évoquer la forme générale de l'édifice, les dimensions des différentes parties sont approximatives.

D'ailleurs, on peut se demander si la porte principale de la chapelle ne se trouvait pas sur ce pignon Ouest, comme c'est traditionnellement le cas des chapelles. Cette porte pourrait avoir été supprimée lors de la transformation qui a amputé l'angle Sud-Ouest. Aujourd'hui, l'entrée latérale, sur le côté Nord, est la seule qui donne accès à l'édifice.

La façade Nord où se trouve l'entrée latérale.

Le chevet est polygonal à 3 côtés.

Sur cette photo, on voit 2 des 3 pans de la toiture qui couvre le chevet.

Certaines parties ne sont pas d'origine. C'est le cas notamment de la façade Nord, construite en parpaings de béton moderne.

Sur cette photo de la façade Nord, on reconnaît les parpaings modernes.

Par ailleurs, à l'intérieur, du côté Nord, une partie des poutres qui supportent le plancher des combles est soutenue par une poutrelle métallique moderne.

Ici, on voit l'autre extrémité de la poutrelle métallique de soutien du plancher, reposant elle même sur un piler en béton, ainsi que d'autres parpaings qui clôturent une partie de l'abside.

A l'intérieur, contre le mur Sud, il reste une niche sous la fenêtre en plein cintre, et en haut de l'angle gauche de l'abside, un objet scellé en forme de pot de fleurs, dont la fonction est indéterminée.

Cette niche sous la fenêtre unique, pourrait être le lavabo (Lavabo, premier mot latin d'un psaume, signifiant "je laverai", que prononce le prêtre en se lavant les mains avant l'offrande eucharistique.

Objet scellé en hauteur dont la fonction reste indéterminée.

Sur le toit, une lucarne qui paraît quelque peu incongrue sur un édifice religieux.

On ignore la date de construction de cette chapelle, quoique certains l'attribuent au 17° siècle (2).

Comme beaucoup de chapelles bretonnes, la chapelle Saint-Vaal avait une fontaine. Elle a disparu, comblée et canalisée dans une citerne alimentant en eau la pompe visible aujourd’hui contre les vestiges de l’édifice (3).

La citerne recevant l'eau de l'ancienne fontaine se trouve sous cette dalle.

Bien que la chapelle ait été désacralisée, sans doute après la Révolution, un pardon y était encore mentionné en 1893 sur l'Annuaire du département (à partir de 1894, cet annuaire ne répertorie plus les pardons et les fêtes patronales du département, mais cela ne signifie pas qu'il n'y avait plus de pardon à Saint-Vaal) . Le pardon de "Saint-Vazal" se déroulait le dimanche qui précède l'Assomption (c'est-à-dire le dimanche qui précède le 15 août).

Annuaire du département du Finistère pour l'année 1889. Page 406.

Le village de Keridreuff fait aujourd'hui partie de la commune de Pont-Croix. Ça n'a pas toujours été le cas. Jusqu'en 1947, il dépendait de la commune de Plouhinec. Avant cela, les habitants, se trouvant trop éloignés de l'église paroissiale de Plouhinec, avaient obtenu en 1928 leur rattachement religieux à celle de Pont-Croix.

A l'époque où elle dépendait de Plouhinec, on a célébré des offices dans la chapelle de Saint-Vaal. Les archives en conservent la trace. 

Ainsi, le 16 mai 1695, on y célèbre le mariage d'Alexandre Floch de Poulgoazec et de Jeanne Riou de Keridreuff (mention citée dans la monographie sur Plouhinec et Poulgoazec du chanoine Pérennès (4).

Il s'agit d'Alexandre Le Floch, parfois dénommé dans les actes "sieur de Poulgoazec", marchand bourgeois, négociant et notaire royal (5). Alexandre Le Floch est le neveu de Cléden Le Floch, dont une maison, rue Toul ar Zoner à Poulgoazec, porte le nom et la date de 1660 (6). 

Jeanne Riou, qu'il épouse, est la fille de Denis Riou, marchand et "sieur de Kerlaben et de Keridreuff" (il existe un lieu-dit Kerlaben à Plovan) et de Blaise Porlodec (7).

Au numéro 12 de l'actuelle rue Voltaire à Keridreuff, tout près de la chapelle Saint-Vaal, au-dessus d'une porte se trouve un linteau gravé du nom de Denis Riou et de la date de 1692.

C'est donc l'alliance de deux puissantes et riches familles qui est célébrée dans la modeste chapelle de Keridreuff.

Deux ans plus tard, un office est célébré dans la "chapelle de Saint Mazal" pour les funérailles "d'honorable homme Grégoire Ansquer" avant son inhumation dans l'église Notre Dame de Roscudon en Pont-Croix:

« Le 16 mars 1697 fut inhumé le corps d'honorable homme Grégoire Ansquer en l'église tréviale de Notre Dame de Roscudon, à Pont-Croix, lieu de sépulture de ses aïeux, par la permission du sieur recteur de Plouhinec soussigné, pour satisfaire aux volontez et dévotion de sa veuve et enfants, qui mourut en la communion des fidèles en sa maison du bourg de Kerydreuf, paroisse de Plouhinec, âgé d'environ 47 ans. Au service et convoi, la levée du corps et déplacements et l'office par le sieur recteur de Plouhinec et clergé, dans la chapelle de Saint Mazal au dit bourg de Kerydreuf, et furent présents messire Yves Ansquer prêtre, fils, M. Alain Ansquer, Jean et Catherine, les enfants du dit défunt qui ne signent. Signature:  Joseph de Bobony ».

Selon une généalogie, Grégoire Ansquer était maître-doreur (8). Les édifices religieux de la région lui doivent le tabernacle de Cléden-Cap-Sizun (1682), des travaux à Notre-Dame de Confort (1685), la peinture et la dorure de retables à Notre-Dame de Roscudon à Pont-Croix (1688-89), le retable de Saint-Jacques de Pouldavid (1696) (9).

Assistent à l'office dans la chapelle de Saint-Vaal: ses fils Yves, prêtre (10), Alain (11), Jean (12)  et sa fille Catherine (13). La chapelle "Saint-Mazal" relevant à l'époque de Plouhinec, c'est en toute logique que Joseph Bobony, d'une famille de notables de Guingamp, alors recteur de cette paroisse, officie. C'est lui qui signe au bas de l'acte.

Un autre mariage est célébré dans la chapelle de "Saint-Vazal" en 1731:

« Ce jour 16 avril 1731 ont épousés en la chapelle de Saint Vazal, au bourg de Kerydreuf, en vertu d'une permission du seigneur évêque, Jean-Baptiste Claude de la Porte, sieur du Bounouguen, originaire de St-Martin de Morlaix, fils unique du défunt Jean de la Porte et de dame Catherine Ursule Siohan, à présent épouse de messire Jean de Kersauson, seigneur du Roscoat ... et demoiselle Marguerite Marie Jeanne Ansquer, dame de Lezarouant, fille unique de M. Jean Ansquer et de dame Marie Joseph de Toulguengat, du bourg de Kerydreuf . Signature: Yves Conan recteur ».

Jean-Baptiste Claude de la Porte est en fait "sieur de Bourouguel" (et non de Bounouguen) en Plouigneau (14).

Manoir du Bourouguel en Plouigneau.

Marguerite Marie Jeanne Ansquer est la fille de Jean Ansquer, mentionné plus haut, et donc la petite fille de Grégoire Ansquer, inhumé à Pont-Croix en 1697 (15). Elle est dame de Lezarouan, lieu-dit proche de Poulgoazec. Sa mère, Marie Josèphe de Toulguengat, épouse de Jean Ansquer, est elle-même la fille d'Alain de Toulguengat, sieur de Treffry en Quéménéven.

Selon le chanoine Pérennès:

En fait de manoir, il s'agit du logis de la ferme et du moulin de Meil Venec ayant dépendu du manoir de Lescongar. A côté du nom de Jean Ansquer, le linteau mentionné par le chanoine Pérennès porte la date de 1718 (16).

Nouveau mariage à "Saint-Vazal" en 1733.

- 3 février 1733 « Mariage à Saint Vazal, après dispense de consanguinité, de Clette Le Bars, sieur du Menez-bien, de la ville d'Audierne, et demoiselle Marie Rose Riou, dame de Morros, fille de noble homme Denys Riou, et de demoiselle Blaise Thérèse Sicourmat, sieur et dame de Lescongard ». 

Clette Le Bars (ou Clet, parfois écrit Le Barz) est sieur de Menez-bien (aujourd'hui Menez Bihan à Audierne), que possède sa famille depuis le 17° siècle suite à son alliance avec les Michelet de Suguensou (17) (18). En 1751, il déclare pour l'impôt du vingtième:

Déclaration de l'impôt du vingtième à Audierne pour 1751. Hyacinthe Le Carguet. Bulletin de la Société archéologique du Finistère. 1907. Source: societe-archeologique.du-finistere.org/

Marie Rose Riou est la fille de Denis Riou, sieur de Lescongar (non loin de Keridreuff, ce qui explique que sa fille se marie à la chapelle Saint-Vaal) et sieur de Kerengar (peut-être Keringard en Cléden-Cap-Sizun). Il est lui-même le fils de Denis Riou mentionné plus haut, et le frère de Jeanne qui épouse Alexandre Le Floch en mai 1695 (19) (20).

Le 14 mai 1737, un événement moins heureux survient à Keridreuff, les funérailles de Jean Ansquer qui avait assisté, en mars 1697, à celles de son père Grégoire Ansquer, mentionnées plus haut. Il est inhumé, en présence de son gendre Jean-Baptiste Claude de La Porte, "dans la chapelle de St Mazal par permission de Mgr l'Evêque de Quimper en cours de visite à Loctudy."(12). L'évêque en question est François-Hyacinthe de Ploeuc du Tymeur, originaire de Landudec.

«Ce jour quatorzième may mil sept cent trente sept a été inhumé le corps de Noble homme Jean ansquer Sieur de Lesalguen âgé d'environ Soixante ans en son vivant ancien Capitaine de Compagnie Franche de la paroisse de plohinec et de beuzec Capsizun muny de Ses Sacrements .. ce inhumé dans la Chapelle de St Mazal par permission de Monseigneur l'évêque de Quimper du quatorzième may en cours de visite à Loctudy. Signé Loui Cerval prêtre Secretaire au Convoy et Sépulture ont assisté Monsieur de la Porte du Bourouguel son gendre Les Soussigné a ainsy signé de La Porte de Bourouguel de Bremoder Le Corre Pouppon Elisabeth Josèphe le Jadé G. anquer prieur de ???? L. Conan Rr de Plohinec ». Registre des baptêmes, mariages, sépultures de Plouhinec. Source: archives départementales du Finistère.

Lesalguen, dont Jean Ansquer était "sieur", est un village de Beuzec-Cap-Sizun.

L'inhumation dans une église ou une chapelle n'était évidemment pas permise à tout le monde. Il fallait que le défunt ait eu une certaine importance de son vivant, en particulier s'il était bienfaiteur de l'église. Il est à noter que l'évêque qui autorise l'inhumation de Jean Ansquer dans la chapelle de Saint Vaal, est le même qui, en 1710, avait interdit cette pratique (21).

Des funérailles et des mariages ont donc été célébrés dans la chapelle Saint-Vaal. Il ne manque que des baptêmes.

On en connaît un, celui de Pierre Olivier d'Argent (souvent écrit d'Argens), le 28 mai 1757. Il est le fils de Jean Vincent Joseph d'Argent, sieur de Kerbiquet (il existe un lieu-dit Kerbiged en Douarnenez) et receveur des domaines du roi de l'arrondissement de Pont-Croix, et de Perrine Riou du Cosquer. Perrine Riou est la fille de Denis Riou et de Blaise Thérèse Sicourmat qui ont été évoqués plus haut au sujet du mariage d'une autre de leurs filles, Marie-Rose, avec Clet Le Bars, aussi célébré dans la chapelle Saint Vaal en 1733. D'ailleurs, Perrine Riou et Jean Vincent d'Argent se sont eux-mêmes mariés le 10 septembre 1753 dans la chapelle Saint Vaal. Depuis quand les Riou accolent-ils du Cosquer à leur nom ? Et de quel Cosquer s'agit-il ?

Olivier Perrin. Le baptême. La Galerie Bretonne. 1844.

A la lecture des actes qui précèdent, on peut avoir l'impression que les cérémonies se déroulant dans la chapelle Saint Vaal concernent exclusivement des personnages riches et relativement puissants de Keridreuff et des écarts environnants. Mais on peut imaginer que tous les offices de mariage, de baptême et de funérailles de l'ensemble des habitants de Keridreuff se déroulaient dans cette chapelle, du fait de l'éloignement de ce village avec l'église paroissiale de Plouhinec. Nul doute qu'en dépouillant systématiquement les actes de baptême, mariage et sépulture de la paroisse de Plouhinec, du moins pour les rares registres qui ont été conservés pour l'ancien régime, on rencontrerait d'autres cérémonies intervenues dans cette chapelle. Mais ce n'est pas l'objet de la présente étude. 

De même, les autres chapelles de la paroisse, Saint Julien de Poulgoazec, Saint Tugdual de Lambabu et Saint They devaient sans doute servir aux habitants des villages des alentours, également éloignés de l'église paroissiale. Pour ce faire, et compte tenu de l'étendue de la paroisse, le recteur de Plouhinec était sans doute assisté d'un vicaire (appelé curé en Bretagne). 

Les chapelles de Plouhinec. Carte dite de l'Etat major (1820-1866). Source: geoportail.gouv.fr

En 1788, la chapelle Saint Mazeal contribue, comme les autres chapelles de Plouhinec, pour 2 livres aux décimes du diocèse de Quimper, contribution "volontaire" que le clergé paye alors au trésor royal.

Confisquée à l'instar d'autres biens d'Eglise en novembre 1789, la chapelle Saint Vaal est vendue comme bien national en 1795 pour 7.025 livres à un citoyen Boulain qui achète également la chapelle Saint Jean. Est-ce un membre de la famille Boulain qui habite à Keridreuff depuis au moins 1755 (22) ? L'un d'eux, Guillaume Boulain (1768-1827), et son épouse Marie-Jeanne Pichavant (1772-1821) font graver leurs noms sur un linteau de fenêtre de leur ferme, aujourd'hui au 13 rue Voltaire à Kéridreuff(23).

On ignore quand la chapelle est désacralisée, et si des offices y ont encore cours à l'occasion du pardon de Saint Vaal, encore mentionné en 1893 sur l'Annuaire du département. 

On ne dispose pas d'informations sur la chapelle Saint Vaal entre sa vente comme bien national en 1795 et la fin du 19° siècle. Vers 1870, un industriel, Pierre Shang, construit une usine à Keridreuff, à côté de la chapelle Saint Vaal. Son objet est de traiter les pains de soude produits par les goémoniers par brûlage des algues, pour en extraire l'iode. François Shang, le fils de l'industriel prendra sa suite, et, dans les années 1920, abandonnera le travail de la soude et de l'iode pour convertir l'usine en conserverie de légumes, fruits, viandes et poissons (24).

Sur cette carte postale, on aperçoit la cheminée fumante de l'usine Shang.

On ignore de quand date l'agrandissement de l'usine Schang qui a "mordu" sur la chapelle Saint Vaal. Mais c'est sans doute à cette occasion que la façade Nord de la chapelle a été supprimée et qu'on a construit à sa place ce mur de parpaings qu'on voit sur une photo plus haut, et que l'on a posé une poutrelle métallique pour soutenir le planche des combles.

Photo aérienne d'une partie du village de Keridreuff avec l'usine Schang et, cerclée de rouge, la chapelle Saint Vaal. Photographie aérienne de l'Institut géographique national du 7 mai 1963. Source: https://remonterletemps.ign.fr/

Détail de la photo précédente. On voit nettement que l'usine Schang est accolée à la chapelle Saint Vaal, ici encadrée de rouge.

L'usine cessera son activité en 1985 et une partie de ses bâtiment est démolie.

1993. L'essentiel de l'usine Shang a disparu et il ne reste à sa place qu'un espace vide. Photo aérienne du 20 août 1993. Source: https://remonterletemps.ign.fr/

2019. Il ne reste de l'usine Shang que ces murs le long de la rue Voltaire et à l'angle de la place Saint Vaal. Photo Google Street View. Mai 2019.

Délaissée, maltraitée, la chapelle Saint Vaal a survécu jusqu'à présent. Aujourd'hui, on parle de la restaurer (25).

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